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Le Liban sort de la guerre mondiale avec un nouveau statut. L'administration militaire de la Syrie se répartit en trois zones, une britannique (Palestine), une arabe (l'arrière-pays), une française (Liban et côtes syriennes). Le 28 avril 1920, malgré les protestations de Damas, le mandat sur la Syrie et le Liban est confié à la France. Le haut-commissaire français proclame, le 31 août 1920, un État du Grand Liban (le Mutesarrifat libanais, Beyrouth, la Bekaa, Tripoli, Sidon, Tyr). Les Français au Liban La présence française ne va pas sans contestation. Une insurrection éclate dans le djebel druze et gagne Damas, provoquant la suspension du haut-commissaire Sarrail, remplacé par Henri de Jouvenel. De 1920 à 1926, le Grand Liban est un État indépendant sous mandat français. En 1926 naît la République libanaise sous l'impulsion de Jouvenel. Les Français réalisent de nombreuses réformes (loi électorale, loi foncière), investissent les premiers fonctionnaires du Liban moderne, établissent la livre syro-libanaise, réorganisent les forces de gendarmerie et de police. Le pays s'équipe d'un réseau routier, de stations de télécommunications, d'un aérodrome en 1939. Politiquement, la nouvelle constitution transforme l'État du Grand Liban en République libanaise. Les dispositions de la Constitution libanaise comportant les prérogatives mandataires de la France resteront en vigueur jusqu'en 1943. Chaque ministère conserve son conseiller français. Le président de la République exerce un mandat de six ans non renouvelable. Un problème reste en suspens, celui de l'intégration des musulmans dans le Grand Liban. En 1920, lorsque la région de Tyr et la Bekaa sont incluses, la majorité musulmane de ces districts se trouve désavantagée. En demandant leur rattachement à la Syrie, ces groupes reçoivent l'appui des Druzes libanais et des Grecs orthodoxes chez lesquels le nationalisme arabe chrétien du xixe siècle trouve encore quelque écho. Tous sont mécontents de la préférence française à l'égard des maronites. C'est pourquoi, le 26 mai 1926, un Grec orthodoxe, Charles Debbas, devient le premier président du Liban. La guerre des chefs : Khoury-Eddé La vie politique de l'entre-deux-guerres est dominée par la rivalité entre Béchara el-Khoury et Émile Eddé. Tous deux appartiennent à de vieilles familles maronites. Originaire du lurd dans la région druze, Khoury a des appuis de poids: Michel Chiha, issu d'une famille aisée, éditorialiste influent, Henri Pharaon, un banquier, Camille Chamoun, député du Chouf, Farid el-Khazen, les montagnards du Kesrouan, le journal Le jour. Eddé, plus âgé, déjà conseiller au HautCommissariat en 1918, est soutenu par le haut-commissaire, la majorité des vieilles familles beyroutines, des personnalités comme le sunnite Ahdab, ou Abounader. Le premier conçoit un Liban enraciné dans le monde arabe et méditerranéen, le second s'attache surtout à une politique profrançaise. Après de nombreuses péripéties, Émile Eddé l'emporte le 20 janvier 1936. Cette année-là, la France signe un accord avec la Syrie. Les Libanais souhaitent s'entendre sur un semblable accord. Mais la France ne veut pas revenir sur ses positions au Levant. Le 5 janvier 1937, pour la première fois, le Premier ministre, Ahdab, est un musulman. La ronde des ministères se poursuit. Les deux clans continuent de se déchirer. En 1936, certains jeunes se regroupent dans des formations paramilitaires comme les Phalanges, dirigées par Pierre Gemayel, à l'image du Parti syrien nationaliste social (1 932) d'Antoun Saadé, qui prône la Grande Syrie et qu'un fonctionnaire français appellera Parti populaire syrien (PPS). Comme le reste du monde, le Liban est alors pris dans le grand mouvement qui conduit à la Deuxième Guerre mondiale. L'indépendance du Liban Comme dans beaucoup d'autres pays, la Deuxième Guerre mondiale ouvre la voie de l'indépendance. Techniquement, le mandat français en Syrie et au Liban s'achève le 8 juin 1941, avec la proclamation de l'Indépendance par la France Libre.Officiellement, elle est proclamée le 29 novembre. L'article 95 de la Constitution de 1943 répartit plus également les sièges entre les communautés - une répartition attribuant 6 sièges aux chrétiens contre 5 aux musulmans et aux druzes qui a perduré jusqu'aux accords de Taëf de 1989. Depuis 1943, la reconnaissance constitutionnelle de la pluralité des confessions au Liban se manifeste par la répartition confessionnelle des sièges de l'Assemblée nationale et aux plus importantes fonctions d'État. Le premier personnage de l'État, le président de la République, est un maronite, le président du Conseil un musulman sunnite. Quant à la présidence de l'Assemblée nationale, elle est détenue par un musulman chiite. Le résultat des élections de 1943 est une victoire éclatante du Bloc constitutionnel de Béchara el-Khoury qui devient président de la République, il nomme le sunnite Riad el-Solh Premier ministre. Les deux principales confessions du pays sont représentées, ce qui va dans le sens du Pacte national (alliance non écrite entre chrétiens et musulmans). Les nouveaux dirigeants s'empressent d'adopter les amendements constitutionnels qui affirment le statut souverain du Liban et abolissent le français comme deuxième langue officielle. Le délégué général ne que la France préfère renoncer, le délégué général est rappelé. De Gaulle envoie le général Catroux; Khoury et Sohl sont libérés. Obligée d'abandonner aussi l'idée de signer un traité instaurant des relations privilégiées, la France retire ses troupes. Khoury opte pour faire de l'amitié avec la France un principe établi tout en se rapprochant des États arabes. En 1944, le protocole d'Alexandrie, document fondateur de la Ligue arabe, est signé par la Syrie, le Liban, l'Irak, la Jordanie, l'Égypte, le Yémen et l'Arabie Saoudite. Sous le gouvernement Khoury, les divergences entre les différentes confessions et les grandes familles s'exacerbent. Khoury fait en sorte que son mandat présidentiel puisse être renouvelé, contrairement aux dispositions de la Constitution. Enfin, les difficultés des États arabes en 1948 rejaillissent sur le Liban. Un coup d'État instaure un pouvoir militaire en Syrie. L'opposition à Khoury grossit ; elle rassemble Pierre Eddé, le fils d'Émile décédé, Joseph Chader, catholique arménien, Camille Chamoun, déçu par l'omnipotence de Khoury, et Kamal Joumblatt, le chef des druzes. Cette alliance de circonstance est trop hétéroclite pour durer. Khoury, encore affaibli par l'assassinat en 1951 de Riad elSohl par le PPS, est renversé. C'est Camille Chamoun qui lui succède en 1952. Il instaure un régime qui assure liberté d'opinion, liberté de la presse; le droit de vote est accordé aux femmes. La période se caractérise aussi par la croissance économique, la sécurité du pays, comparativement à la situation des États voisins, y faisant affluer les capitaux. L'impopularité de Chamoun viendra de la dureté avec laquelle il traite les autres politiciens. Il évince peu à peu ses alliés et s'aliène les autres, y compris le nouveau patriarche, Paul Méouchi, mais ce sont surtout les événements extérieurs qui vont peser sur le gouvernement de Chamoun. Le rôle de Nasser en Égypte divise le gouvernement sur le soutien éventuel à lui apporter lors des péripéties de l'indépendance du canal de Suez. L'avènement de Nasser comble l'absence de grands chefs arabes et permet aux leaders de second plan de s'unir pour former une force d'opposition. Cependant, aux élections suivantes, Chamoun, appuyé par le Bloc national, les Kataëbs, les nationalistes syriens, les milieux d'affaires, conserve une majorité confortable. Les opposants se livrent à une contestation armée, tant et si bien que Chamoun appelle à l'aide les Américains. Débarqués en juillet 1958, plus par suite du renversement de la monarchie en Irak mettant en cause le pacte de Bagdad, pacte occidental, que pour défendre le régime de Chamoun, les Américains calment momentanément le jeu par leur intervention, mais n'arrêtent pas l'insurrection des rebelles qui exigent la démission de Chamoun dont le mandat arrive opportunément à son terme en septembre. C'est le général Chéhab, à la tête du commandement militaire, qui lui succède. Le nouveau Premier ministre, Rachid Karamé, est l'un des meneurs de l'insurrection. Avec Chéhab comme avec Chamoun, l'amélioration de l'administration se heurte à la corruption. À l'aube de la guerre de 1975, le Liban est l'un des pays arabes les plus développés, son économie est florissante, la livre est d'une stabilité exemplaire, le système bancaire renommé, les universités réputées, là l'entendant pas ainsi fait arrêter Khoury et Solh et nomme Émile Eddé chef de l'État. Ce coup de force déclenche de telles émeutes presse libre de qualité. Le travail de Chéhab sera ruiné par ses successeurs. Les chrétiens lui reprochèrent de les avoir lésés dans son grand projet d'unification nationale, ses réformes sociales qui devaient limiter le front des mécontents furent abandonnées et la gauche libanaise rejoignit les musulmans dans une commune opposition. Ensuite, les événements extérieurs rejaillirent une fois encore sur le Liban. Après la débâcle des Arabes dans la guerre de 1967 avec Israël, les organisations palestiniennes proliférèrent et les réfugiés palestiniens affluèrent au Liban où ils trouvèrent des alliés dans la gauche libanaise et auprès des musulmans, ce qui aviva les tensions déjà existantes. Le résultat fut en 1969 l'accord du Caire - dénoncé sans relâche par un des hommes clairvoyants du pays, Raymond Eddé -, qui faisait de l'OLP un État dans l'État. En 1973, l'armée libanaise tenta de briser les Palestiniens qui devenaient de plus en plus « présents ». En vain. Certains furent alors convaincus qu'il fallait agir. C'est le début de la guerre civile, en 1975, au Liban. |
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